UA-79735565-1 la propreté | Club de l'Épagneul de Saint-Usuge
L'Apprentissage de la Propreté
Le chiot lorsqu’il arrive à la maison n’est généralement pas propre surtout s’il est acquis vers 2 mois ce qui est le plus souvent le cas.
Une des préoccupations majeures des propriétaires est (à juste titre) l’acquisition de la propreté. Il semble donc opportun de rappeler ici les grandes lignes de cette éducation et d’évoquer quelques causes de malpropreté.
Etre propre pour un chiot, c’est simplement faire ses besoins hors du nid c’est à dire hors de l’endroit ou il dort. Nous sommes donc bien loin des attentes hygiéniques des propriétaires de chiens et la propreté telle que nous la définissons ne peut résulter que d’un apprentissage.
 
Pour apprendre un comportement deux méthodes sont couramment utilisées : la punition et la récompense.

 
Si la punition est souvent la méthode de choix pour beaucoup, nous pensons que la récompense est préférable car d’une part elle est plus efficace et d’autre part elle crée un apprentissage basée sur la confiance (la crainte n’étant quand même pas la meilleure des motivations).
 
LA BONNE METHODE
Il faut commencer très tôt . Un chiot de 8 semaines est capable d’être propre le jour en quelques semaines et complètement vers le quatrième mois. Pour atteindre cet objectif, il faut se poser les questions suivantes : quand sortir le chiot ? où le sortir ? quelle attitude adopter ?
 
Quand sortir le chiot / combien de temps ?
Un chiot de 2 mois a généralement une vie bien réglée et fait ses besoins sensiblement aux mêmes moments. L’envie d’uriner et de déféquer apparaît dans les minutes qui suivent les repas ou le réveil. Le maître attentif repèrera rapidement ces moments et saura réagir judicieusement.
Une fois dehors le maître attend que les mictions et les défécations se produisent (c’est parfois long au début !) et les récompensera. Il est important de ne pas rentrer immédiatement sinon le chien assimile le fait de faire ses besoins à la fin de la promenade et, pour prolonger celle ci, retardera d’autant ses comportements éliminatoires ( il peut aller jusqu’à se retenir et faire ses besoins dans l’ascenseur ou le couloir !).
 
Où le sortir ?
Même si tous les vaccins ne sont pas encore réalisés, il est important de sortir le chiot. Si on habite en ville, cela permettra au chiot d’apprendre rapidement le caniveau et de s’habituer rapidement à son environnement urbain. Si on dispose d’un jardin il faut néanmoins se donner la peine d’accompagner le chiot dehors et également de l’emmener faire ses besoins dans la rue, ne serait ce que pour lui apprendre à faire ses besoins en laisse.
 
Quelle attitude ?
La récompense est un processus qui augmente la probabilité d’apparition d’une réponse comportementale. Pour être efficace, elle doit être agréable, inhabituelle, donnée à la fin de la séquence, d’abord systématique puis aléatoire.
 
En pratique, comment faire ?
Dés que le chiot fait ses besoins, il faut le récompenser chaleureusement. Une caresse très démonstrative accompagnée d’un large sourire convient parfaitement. On peut également créer un conditionnement supplémentaire en prononçant un mot (pipi…) quand le chiot fait. L’utilisation d’une récompense alimentaire n’est pas à conseiller pour un apprentissage qui dure plusieurs semaines (on peut l’envisager au tout début et la remplacer progressivement par des caresses).
La récompense doit être donnée une fois l'élimination terminée ( c'est à dire quand le chiot, après l’élimination, a reniflé ses déjections). Si elle est donnée trop tôt la séquence comportementale risque d’être amputée et si elle est donnée trop tard (en rentrant à la maison) elle ne sert à rien. Le maître doit être présent aux cotés du chiot sinon la récompense ne vient pas au bon moment ou le chiot risquerait d’apprendre à s’isoler pour faire ses besoins (ce qui n’est pas souhaitable). La récompense doit être systématique au début. Quand l’apprentissage est bien installé, elle devient aléatoire puis finira par être supprimée.
C’est dans un deuxième temps seulement que l’on peut utiliser en plus une " punition " qui consiste à interrompre le chiot en tout début de séquence ( en disant NON d’une voix forte) lorsqu’il veut faire à la maison.
Attention, le gros risque de la punition est que le chien comprenne que vous êtes en colère quand il fait devant vous, ainsi il fera ses besoins en dehors de votre vue ou en votre absence.
 
QUELQUES EMBUCHES
Il faut être conscient qu’un chiot ne peut pas être parfaitement propre avant l’âge de 4 mois. Ce n’est pas parce qu’il y a quelques accidents qu’il faut remettre en cause la méthode éducative.
Un point important est de ne pas nettoyer les déjections dans la maison en présence du chiot. En effet, en se mettant accroupi pour ramasser on reproduit une posture d’appel au jeu (le chiot vient d’ailleurs souvent jouer avec la serpillière) et on récompense ainsi involontairement la malpropreté !
Il faut également éviter de nettoyer avec des produits javellisés ou ammoniaqués qui laissent une trace olfactive et attirent le chiot à cet endroit.
 
AUTRES METHODES
 
Le journal
Cette technique consiste à apprendre au chiot (en utilisant des récompenses) à faire sur du papier journal. Cette méthode, encore très souvent conseillée, est séduisante de prime abord car le chiot apprend très vite à ne faire que sur son journal et on a donc pas à ramasser de déjections aux quatre coins de l’appartement. Par contre avec cette méthode, le maître s’investit peu et le chiot apprend quasiment seul ; l’inconvénient est qu’il apprend ce qu’il veut :
Faire du journal le support d’élimination préféré, de sorte qu’il se retient en promenade et attend le retour à la maison pour se soulager.
Faire de l’endroit choisi ses " latrines " personnelles. Ainsi il risque de continuer à faire ses besoins à cet endroit même s’il n’y a plus de journal. Apprendre tout simplement qu’il est autorisé de faire dans la maison.
Le " nez dedans "
Il s’agit de la méthode la plus fréquemment conseillée par l’entourage (belle sœur, voisin, concierge….). Le principe est de " lui coller le nez dedans " deux ou trois fois et le chiot devient propre comme par miracle ! Dans la pratique cette attitude conduit bien souvent à l’échec au grand désespoir du propriétaire. Pour quelles raisons ?
le chiot finit par associer le fait de faire ses besoins en présence du maître à une punition . Il va tout naturellement chercher à s’affranchir de la présence du maître et s’il peut aller se cacher au fond du jardin il le fera. Dans ce cas le chien n’est pas " sale " mais on ne peut pas dire non plus qu’il est propre (il est par exemple incapable de faire en laisse).
Pour éviter de subir les colères du maître le chiot peut également choisir de faire disparaître ses déjections : " pas vu pas pris !!!! ". Il s ‘agit là d’une cause importante de coprophagie.
Cette méthode coercitive nuit à l’installation des rapports amicaux entre le chiot et son maître. A l’extrême, on peut voir se développer des troubles anxieux chez le chien. On doit donc définitivement bannir cette méthode de notre répertoire éducatif.
 
SI LA MALPROPRETE PERSISTE
Nous l’avons déjà dit, pas d’affolement jusqu'à 4 mois car nombreux sont les chiots qui ne sont pas propres avant cet âge. Si les problèmes persistent au delà du quatrième mois il faut s’en inquiéter. On entend souvent dire que telle ou telle race n’est jamais propre avant un an, ou bien que c’est normal et que " le temps va bien arranger les choses " etc etc…Tout cela est faux bien entendu .
De nombreuses causes peuvent être à l’origine d’une malpropreté et nous ne les détaillerons pas ici mais nous pouvons citer : les causes organiques : cystites, malformations congénitales, troubles de la digestion certaines pathologies comportementales : anxiété de séparation, troubles de la hiérarchie, dépressions. Dans ces cas, la visite chez le vétérinaire s’impose.